Histoire et conflits de mémoire en Espagne – CHS

 

À la mort de Franco, en 1975, le régime espagnol a évolué vers une démocratie au cours d’une transition qui a été « pactée » entre le secteur réformiste du régime franquiste et les forces d’opposition, si fait qu’il n’y a pas eu de rupture formelle avec le régime franquiste ni de justice transitionnelle (loi d’Amnistie en 1977). L’histoire espagnole a été, depuis la fin des années 1990, le cadre de fortes mobilisations en faveur de ce que les espagnoles ont appelé « la récupération de la Mémoire Historique ».

À l’occasion de la parution du numéro de la revue XXe siècle (Presses de Sciences Po, 2015), deux historiennes, Charlotte Vorms et Elodie Richard, présentent les effets que ce mouvement mémoriel espagnol a pu avoir sur le travail des historiens ou sur l’histoire européenne des dictatures, et comment, auparavant, la politique mémorielle franquiste a entretenu et aggravé une Mémoire divisée. Le discours public, au cours de la transition démocratique, présentant la guerre civile comme une « guerre fratricide » sur laquelle on ne souhaite pas revenir est également analysé. Les historiennes retracent comment a évolué le regard historique sur la période de la guerre et de la dictature franquiste, quel impact réciproque cela a pu avoir (en terme de lois, d’Amnistie ou de procès) vis à vis des dictatures de l’Amérique du sud.



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