Blog

You are here:
Chargement Évènements

« Tous les Évènements

Séminaire « Perspectives féministes critiques sur et dans la philosophie »

lundi 03 février | 14:00 16:00 CET

Perspectives féministes critiques sur et dans la philosophie

Programme du séminaire – 2024-2025 (S2)

CNRS Site Pouchet, Salle de conférence

Organisation

Séminaire organisé et modéré par Cornelia Möser


Séminaire au Collège international de philosophie, Paris

Quelles sont les apports de la pensée féministe à la philosophie ? Ce séminaire propose de combiner deux approches : Celle opérée par le monumental Les femmes de Platon à Derrida (Collin, Pisier, Varikas, éds. 2000, Plon) qui restituait les propos et réflexions des grands penseurs au sujet des femmes ainsi qu’une deuxième, et beaucoup plus récente, qui essaie de restituer la contribution des femmes à la philosophie (par ex. Bonnet, CNRS éd., 2022 ou encore Garcia, 2021, Vrin).

Au lieu de s’intéresser à la manière dont les grands penseurs ont imaginé la femme ou de répertorier les femmes qui ont fait de la philosophie, ce séminaire pose la question de savoir comment la pensée féministe dans sa diversité a contribué à la philosophie, mais en a également défié ou reformulé les concepts, les approches ou des sujets. Les travaux actuels présentés défient, reformulent, critiquent ou complètent des notions clés de la philosophie en les confrontant aux enjeux, perspectives et questions des études de genre.

Par cet exercice, le séminaire confrontera la difficile tension qu’il y a dans la philosophie féministe entre remise en question de l’histoire, des concepts et des traditions d’une part et quête pour la reconnaissance, utilisations des savoirs canoniques et des concepts existants de l’autre. Il existe un décalage entre la profusion des travaux réalisés dans ce domaine et leur faible visibilité dans les institutions académiques. Ainsi ce séminaire se veut forum, mais aussi atelier pour travailler ces pensées et en explorer les portées et les limites. Les communications s’inscrivent dans les questions philosophiques et féministes. Il s’agira de discuter des travaux qui se font dans la philosophie féministe francophone aujourd’hui avec quelques ouvertures au-delà de ce contexte et tout en touchant à des questions transdisciplinaires et intersectionnelles.

Programme

Rendez-vous les mardis* · 14h-16h
*sauf la première séance

Lundi 3 février
Mickaël Provost : Pourquoi la philosophie ? Assumer l’inconfort avec le féminisme africain-américain

Cette présentation part d’un inconfort et d’un paradoxe nés de mes lectures du féminisme africain-américain du XIXe siècle et débuts XXe. Dans quelle mesure la prise en compte des œuvres de femmes théoriciennes vient-elle déplacer ce que l’on entend par « philosophie », ses objets traditionnels ou le type d’écriture que l’on en attend ? Jusqu’à quel point et pourquoi parler de « philosophie féministe » si les autrices n’ont ni obtenu cette reconnaissance institutionnelle, ni revendiqué ce statut, comme c’est le cas pour les théoriciennes africaines-américaines du XIXe siècle telles que Maria W. Stewart, Ida B. Wells ou Anna Julia Cooper ? En mettant au travail ces questions, la philosophie féministe encourage une réflexivité indispensable à la vitalité de la production philosophique, en revenant sur les critères qui président à sa définition et sur les conditions matérielles, historiques et sociales qui ont rendu possible son exercice et sa légitimité. En cela, loin d’être une sous-spécialité aux contours fixes, la philosophie féministe encourage une réflexion sur ce que l’on entend par « discours philosophique » et sur le mélange des styles qui pourraient en bousculer l’image (l’oralité a-t-elle le même statut que des textes écrits ? Comment étudier en philosophe des textes poétiques ou tracts politiques ?) ; et les voies par lesquelles assumer le trouble que produit une position féministe en philosophie, en interrogeant les liens entre réflexivité nécessaire au travail philosophique et production des objets de recherche. 

Mickaëlle Provost est agrégée et docteure en philosophie (2022) de l’Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est actuellement post-doctorante (Marie Curie Fellowship) à l’UCL-Bruxelles (Centre Prospéro). Ses recherches post-doctorales portent sur les théorisations philosophiques et politiques de l’idée de féminité dans la pensée africaine-américaine de la fin du XIXe siècle jusqu’à l’obtention du droit de suffrage pour les femmes en 1920. Elles s’intéressent en particulier à la pensée d’Anna Julia Cooper. 

Elle a récemment co-dirigé avec Marie Garrau, Expériences vécues du genre et de la race. Pour une phénoménologie critique (Ed. de La Sorbonne, 2022) et publié un ouvrage issu de sa thèse L’expérience de l’oppression. Une phénoménologie du sexisme et du racisme, Paris, Puf, 2023. 

Mardi 4 mars
Cata Gomez Etxegoien : Poser les bases d’un féminisme matérialiste décolonial : dialogues entre le féminisme matérialiste et l’écoféminisme décolonial

Mardi 18 mars
Anaïs Choulet : Redéfinir le corps sensible au moyen des épistémologies féministes : quel intérêt pour la philosophie du soin ?

Mardi 25 mars
Cécile Gagnon : Le récit de soi pour penser la violence (titre provisoire).

Mardi 29 avril
Myriam Bahaffou : Eropolitique. Ecoféminismes, désir et révolution

Mardi 6 mai
Salima Naït Ahmed : Faut-il repenser l’objectification sexuelle à la lumière du concept de réification ? Une tentative de dialogue entre théorie sociale et théorie féministe

Mardi 20 mai
Franck Freitas-Ekué : Questionner les politiques de reconnaissance et les processus de subjectivation noires en République française suite au mouvements Mee Too et Black Lives Matter

Mardi 27 mai
Marie-Anne Casselot : Fulgurances phénoménologiques de la colère maternelle

Mardi 10 juin
Vanina Mozziconacci : Apprendre en féministe. Quelques pistes en didactique de la philosophie

Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (Cresppa)

01 40 25 10 83

Voir le site Organisateur

Site Pouchet (CNRS)

59 rue Pouchet
Paris, 75017 France
+ Google Map
01 40 25 10 25
Voir Lieu site web